ACTUALITÉS

Lumière sur… Arnaud Fouquet, Superviseur VFX

Dans cet article, nous mettons en lumière les équipes française et belge de MPC en leur posant dix questions sur leur parcours, leurs défis et les projets qui ont marqué leur carrière. Ils parlent de leurs réalisations et donnent des conseils à la nouvelle génération qui voudrait faire le même métier qu'eux.

ACTUALITÉS
April 6, 2023

Notre premier talent est Arnaud Fouquet, il a contribué à plus de 80 films en 13 ans chez MPC Paris – voici son point de vue :

Après avoir fait une fac d’audiovisuel, j’ai commencé dans une boite qui s’appelait Excalibur. On faisait des effets directement à la prise de vue, des effets que l’on qualifie de “à l’ancienne” comme les rétroprojections, du motion-control, du matte-painting sur verre, des maquettes de bâtiments… 
Puis en 1994, cette société a monté un petit département numérique. A l’époque, des ordinateurs venaient tout juste d’arriver chez Excalibur et ils n’étaient pas encore utilisés sur des productions. J’ai demandé si je pouvais me former en autodidacte à l’aide de ces ordinateurs et ils ont acceptés. J’ai pris le manuel et pendant un mois j’ai appris à travailler sur EDDY, qui était l’un des premiers softs de compositing. Suite à cela, une première production est arrivée, et étant le seul à connaitre le soft EDDY, ils m’ont confié mon premier plan en trucage VFX ! A partir de cet instant, j’ai enchainé les productions sans interruption, en tant que graphiste au sein d’Excalibur et pendant plusieurs années. 

Ensuite de 1997 à 2010, j’ai travaillé chez L’E.S.T. (L’Etude et la Supervision des Trucages), dont la particularité était de prendre en charge l’intégralité des effets visuels d’un film, d’en fabriquer une partie en interne, et de sous-traiter l’autre partie dans d’autres compagnies. C’était précurseur à l’époque en France. J’y ai travaillé comme graphistes, et progressivement, comme superviseur VFX. 

Ensuite, j’ai rejoint MPC Paris (ex Mikros VFX) en novembre 2010. En 13 ans chez MPC Paris, j’ai travaillé sur plus de 80 films et j’ai aussi reçu une nomination au César des meilleurs effets visuels ! 

Être un superviseur des effets visuels requiert de commencer un projet par la lecture d’un scenario, puis par un premier dépouillement VFX lorsque le film est encore à l’étape d’étude chez les producteurs, et qu’il n’est pas encore green lighté. Ensuite, nous affinons l’étude et le devis, grâce à des discussions avec le réalisateur et le producteur. Ensuite je fais la supervision des effets sur le tournage. Et pour finir, je supervise et travail avec une équipe de graphistes qui fabriquent les plans. Au final, mon travail est de pouvoir donner au réalisateur, les plans qu’il a imaginés tout en restant dans le budget du producteur. 

Une de mes journée type oscille entre les tableaux Excel pour les devis, les lectures de scenario, les rendez-vous avec les clients, les reviews, les briefs avec mes équipes, et les tournages. 

J’en ai quelques-uns, c’est difficile de faire un choix. J’ai eu de la chance de travailler avec beaucoup de réalisateurs passionnants, comme Mikael Haneke, Jacques Perrin, … S’il faut faire un choix, je dirais peut-être Les Illusions Perdues. Ça a été un film passionnant à faire à toutes les étapes. Travailler avec un réalisateur de talent comme Xavier Gianoli est tellement enrichissant. Le film a eu un grand succès critique et en salle, et cerise sur le gâteau, une nomination pour les Césars des VFX. 

“Ne va pas trop vite. Apprends, regarde, observe.”
La supervision, vue de l’extérieur paraît cool : il y a les tournages et les échanges avec les réalisateurs – Mais il y a des contreparties qu’il faut accepter avec ce métier. 
C’est un métier dans lequel le relationnel est très important, avec un stress très présent, et qui qui demande beaucoup de temps. 

J’aime beaucoup l’étape de l’étude d’un projet. Quand il faut trouver et proposer des solutions aux réalisateurs, afin qu’ils puissent retrouver à l’image ce qu’ils imaginaient. 

Le prochain film… Mais je ne peux pas vous en parler ! Vous ne serez pas déçus 😉 

On est tellement souvent sur le fil d’un rasoir dans ce métier, que j’ai arrêté de compter mes nuits blanches ! La séquence des boulevards Parisiens dans Les Illusions Perdues en est un bon exemple :

En général, la méthodologie pour ce genre de trucage, est de faire construire sur le tournage les rez-de-chaussée des bâtiments, et ensuite de les prolonger en numérique. Cela permet aux comédiens et aux figurants de pouvoir jouer dans un décor réel et réciproquement, d’avoir la lumière adéquate de ce décor qui joue sur les comédiens. 

Pour Les Illusions perdues, il n’était pas envisageable de fabriquer les rez-de-chaussée des bâtiments de ce boulevard, pour des questions financières. Après de multiples discussions et beaucoup de repérages, nous avons décidé de tourner cette séquence dans le jardin du château de Fontainebleau. L’avantage était qu’il y avait un sol de terre similaires aux grands boulevards de l’époque. Par contre, cela impliquait de devoir rotoscoper/détourer numériquement 500 figurants et 20 calèches, afin de remplacer le jardin dans lequel ils étaient tournés, par un boulevard Parisien des années 1827.  

La condition sine qua non pour que ces plans fonctionnent était qu’il n’y ait pas de soleil le jour du tournage. Il fallait absolument qu’il fasse gris ! Le soleil aurait impliqué d’avoir une partie du boulevard à l’ombre. Je devais donc croiser les doigts pour que la météo soit de mon côté le jour du tournage, alors qu’il avait été prévu 4 mois plus tôt. Et évidemment, il n’était pas envisageable de décaler une journée de tournage avec 500 figurants en costume, car c’était une journée qui demandait énormément de préparation et nécessitait de recruter un grand nombre de techniciens en renfort. 

Heureusement, le dieu des VFX et de la météo était avec moi ce jour-là. 🙂 

Christian Guillon. Il fait partie des précurseurs et des visionnaires en ce qui concerne les effets numériques en France. J’ai eu de la chance de pouvoir travailler et apprendre énormément avec lui pendant plus de 12 ans. 

The Big Lebowski. J’ai toujours aimé les films des frères Coen, ils font partie des réalisateurs, comme Scorsese, Ridley Scott, Sergio Loene, Stanley Kubrick et tant d’autres qui m’ont fait découvrir et aimer le cinéma au point de vouloir participer à cette création. 

Watchmen ! C’est un film que j’adore et que je pourrais regarder en boucle ! 

Merci Arnaud ! Vous souhaitez travailler avec Arnaud et nos équipes françaises ? Postulez ici.

Autres articles

CONTACTEZ-NOUS

Contactez-nous pour en savoir plus sur notre travail et faire les premiers pas pour que votre vision devienne réalité.

Contactez Nous
CONTACTEZ-NOUS